[Helena] Au Trois Balais

Elle posa un doigt sur sa joue, pensive.

- Je ne sais pas trop... J'ai l'impression de vouloir accomplir tout un tas de choses sans trop savoir quoi et par où commencer. Je ne peux pas dire que la fonction de bibliothécaire me convienne parfaitement. Disons qu'il s'agit plutôt d'un tremplin... J'aimerais me rendre utile, marquer le monde des sorciers.

Helena marquera-t-elle l'Histoire du côté du Bien, ou du Mal ? Seul l'avenir nous le dira ! Aussi fit elle signe à la serveuse de ramener la même chose, pour elle comme pour lui.

Avec vos talents, nul doute que vous y parviendrez. Y'a-t-il un domaine en particulier dans lequel vous serez à même de briller ? Le monde sorcier ne pourra de toutes façons que bénéficier de votre présence, quelle que soit votre activité.

*te sourit doucement et sincèrement, et te remercie pour la commande*

La fille Serdaigle afficha un léger rictus.

- Je n'y ai pas vraiment réfléchis.... Mais je dois dire que cette histoire de loi concernant trois sortilèges particuliers m'intrigue. Pas vous ? Je ne sais point trop quoi en penser...

Et la deuxième tournée arriva, la serveuse repartant avec les verres vides.

Ah, oui... les Impardonnables ?.. Je ne sais pas. Il est vrai que ce sont des sortilèges terribles, dont l'usage doit être contrôlé. Mais est-ce pour autant que les sorciers mal intentionnés s'abstiendront de s'en servir ? J'en doute. Je ne sais pas si cette loi sera vraiment utile. J'imagine que le temps nous le dira...

*Boit à nouveau, l'air songeur. Il avait plusieurs fois été tenté d'utiliser ces sortilèges, mais il avait su chaque fois se contrôler, étant conscient de leur caractère totalement immoral. Dans les mains de mages noirs bien pires que lui, ils pourraient faire des ravages... et il n'osait penser à ce qu'il ferait à quiconque voudrait s'en servir contre Helena. Rien que pour ça, ces lois étaient peut-être une bonne chose.*

- Je pense que ces lois peuvent servir de limites à ceux ou celles qui seraient tentés d'en user, et abuser. Mais je ne me fais pas de fausses idées: si d'autres sont déterminés à s'en servir, poussés par des convictions profondes, ils s'en serviront.

Elle but une gorgée de sa boisson tout en observant Elias. À première vue, elle ne l'imaginait pas recourir à de tels sorts, il avait su se montrer dangereux sans eux, mais elle s'interrogeait tout de même. Serait-il un jour tenté ? Et quid d'elle-même ?

- Pensez-vous que les adeptes de ses sortilèges se soulèveront contre cette loi ?

*repose son verre et te regarde*

Mmmh... je ne pense pas. Cela les exposerait trop ouvertement comme des personnes à surveiller de près. Ils ne prendront pas ce risque... je pense qu'ils resteront dans l'ombre et les utiliseront dans la plus totale discrétion.

*Pose délicatement sa main sur la tienne, affichant une expression inquiète*

... Promettez-moi d'être prudente... d'apprendre à vous défendre contre ces sorts. Si qui que ce soit venait à s'en servir contre vous... je ne m'en remettrais pas.

- Bien évidemment, il serait idiot de leur part de se dévoiler ainsi au grand jour. Néanmoins je me demande ce qui peut bien se passer dans l'ombre...

Helena ne s'attendait pas à ce que le Baron se laisse aller à un tel geste, aussi anodin semblait il être. Étonnamment, elle se sentait touchée par ses mots et lui sourit machinalement mais sincèrement.

- Ne vous en faites point, je suis une grande fille. Je saurais me défendre, et puis je ne suis pas seule.

Je le sais bien, mais ces sorts sont terribles...

*Plisse les yeux. Pas seule ? Qu'entendait-elle par là ? Parlait-elle de sa mère ? De ses amis ? De ses collègues à Poudlard ? Cela ne pouvait pas être un courtisan, non... Personne d'autre que lui n'avait le droit à ce privilège.*

Bien sûr que vous n'êtes pas seule. Je serai toujours là pour vous protéger.

La jeune femme haussa un sourcil en voyant le regard plutôt perplexe de son interlocuteur. Elle ignorait si elle devait se réjouir d'avoir un tel garde du corps, car après tout... Mais ce tragique incident ne devait plus lui barrer la route. Vivre dans le passé n'avait rien de bon, et vivre dans une perpétuelle rancœur l'était encore moins.

- J'apprécie votre dévouement, bien que j'espère n'avoir jamais besoin de faire appel aux services de qui que ce soit. Cela dit, il n'y aurait point d'intérêt à user de ces maléfices sur ma personne, je n'ai que peu d'impact sur la situation actuelle, on n'obtiendrait rien de moi. Les lois, les mages rebelles, les conflits actuels... Tout cela me dépasse un peu pour le moment.

Vous plaisantez ? Vous êtes une légende vivante pour les sorciers. Vous ne vous en rendez peut-être pas compte, mais votre seule présence a un impact considérable sur notre monde. Vous êtes aimée, appréciée... vous pourriez faire beaucoup au contraire. Bien sûr, tout comme pour moi, cela nécessite un temps d'adaptation à cette nouvelle époque, mais nous y parviendrons.

*te sourit doucement, puis se redresse*

Que diriez-vous d'aller marcher un peu pour digérer tout cela?..

La jeune femme se sentit rougir, mais en voulant dissimuler cela en arborant une expression des plus neutres, son visage n'en devint que plus rosé.

- Je l'espère, répondit-elle sobrement en se raclant la gorge.

Puis elle considéra la proposition du Baron.

- Excellente idée, je vous suis, ajouta-t-elle avec plus d'entrain.

*Léger sourire en voyant tes joues rosir, aurait-il fait mouche ? Mais surtout ne pas s'emporter... Se lève donc et t'offre sa main pour t'aider à te lever à son tour, en galant gentleman*

La nuit doit être douce ce soir. Une petite marche aux abords du lac devrait être des plus agréable.

La jeune femme posa doucement sa main dans celle de son interlocuteur et se leva.

- En effet, le temps doit être agréable à cette heure là, acquiesça-t-elle.

Elle n'osa pas admettre que cela clôturerait plutôt bien cette entrevue. Rien de tel qu'une promenade un soir d'été pour se détendre.

*t'adresse un galant sourire, puis t'amène hors de l'établissement sans lâcher ta main. Une fois dehors, prend la direction du Lac*

Avez-vous une préférence quant à l'endroit où nous pourrions marcher ? Le Lac est grand et ses abords très différents d'une rive à l'autre...

*marche lentement et ose porter délicatement ta main à ses lèvres*

- Je n'ai point de préférence. Nous pourrions peut-être simplement nous laisser guider par les différents paysages qu'offre les abords du lac. Qu'en pensez-vous ?

Et elle se laissa faire. Après tout, leur entrevue s'était plutôt bien déroulé jusqu'à maintenant, il n'y avait pas de raison de réagir négativement à ce geste.

*Sourit doucement en voyant que tu te laisses faire, et se dirige vers le Lac*

Vos désirs sont des ordres, Lady.

*Ne lâche pas tes mains et marche à ton rythme, jusqu'à ce que les clapotis de l'eau sous les ébats des poissons se fassent entendre. Passant devant des buissons, il reconnaît une certaine difficulté à ne pas t'attirer à l'abri des regards pour prendre d'assaut ce qu'il considère comme lui appartenant de droit... mais tâche de garder ses agressives pulsions pour lui-même, ces dernières lui ayant déjà causé trop de soucis, inutile de recommencer les mêmes erreurs.*

Et la jeune femme suivait, calme, détendue, appréciant l'air frais amené par les vagues discrètes de cette immense étendue d'eau. Elle aurait bien fermé les yeux quelques instants, mais c’eût été au risque de trébucher et de se ridiculiser.

Sur leur route se trouvait un arbre, fier, ancien, qui avait dû voir mille et une choses au fil des siècles. Ce n'était fort heureusement pas un saule cogneur, mais ses rameaux étaient si denses qu'ils confectionnaient une protection idéale contre les chauds rayons du soleil.

- Que diriez-vous de nous asseoir au pied de cet arbre ? demanda la jeune femme.

De plus, le cadre semblait idéal... Une vue magnifique sur le lac, de l'ombre, un petit vent chaud et le chant des oiseaux pour accompagner tout cela.. Il ne manquait limite plus qu'une bonne bouteille de vin !

Voilà une idée ravissante.

*te sourit et t'amène au pied du dit arbre. T'invite à t'asseoir entre les racines qui offrent un support confortable*

Nous pourrions peut-être faire venir de quoi nous sustenter ? Voulez-vous que j'appelle un Elfe ?..

*prend place contre le tronc dans une pose à la fois détachée et un rien sensuelle*

Et la jeune femme s'installa à son tour. Sa longue robe ne laissait entrevoir pas le moindre bout de peau, mais ses jambes étaient sans doute croisées, et ses mains, dont les doigts étaient entremêlés les uns avec les autres, étaient sagement posées sur ces dernières.

- À votre guise, répondit-elle calmement. Je ne dirais point non à quelques victuailles.

Il est vrai qu'elle avait surtout bu, mais son estomac finirait par rappeler qu'il aimait aussi recevoir de la nourriture plus solide, et surtout plus douce que du whisky pur-feu.
Par ailleurs, tout se passait étrangement bien... Du moins, pour l'instant.

*T'observe, espérant entrevoir quelque chose de toi entre deux kilos de tissu, mais c'était peine perdu. Peu importe, sourit et tape dans ses mains, faisant venir vers nous l'elfe de maison le plus proche, occupé à tailler les rosiers non loin de là. Lui ordonne de leur ramener rapidement un petit pique-nique, puis s'adosse au tronc de l'arbre*

Le lac est calme ce soir. Pas de nageur impétueux ni de tentacule s'agitant à la surface... Ca donnerait presque envie d'y baigner ses pieds pour se rafraîchir.

Helena regarda l'elfe s'éloigner avant de tourner de nouveau la tête vers le Baron. Qui aurait cru qu'après tant d'années à s'être ignorés, ils se seraient retrouvés tout deux à discuter au bord du lac, le tout après avoir bu un verre ensemble...

Elle l'observa à son tour, et eut l'étonnante impression de ne pas avoir tout à fait le même homme à ses côtés. Mais peut-être n'était-ce là qu'une façade ? Sans doute avait-il déjà par le passé, bien avant de rencontrer Helena, fanfaronner auprès de demoiselles qui ne l'imaginaient pas capable de tuer une femme.

- Ce serait agréable. Je me souviens avoir un jour voulu m'y baigner, lorsque j'étais en sixième année... C'était sans compter le Strangulot sur lequel j'avais marché... Cela ne lui a pas beaucoup plu, ni à mois d'ailleurs.

Elle laissa échapper un discret ricanement, le regard un peu dans le vide, en train de ressasser cet épisode plutôt cocasse de sa vie.

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